L'accessibilité


Symbole international d'accessibilité





Symbole international de la surdité





Symbole international des non-voyants





Symbole d'accueil, accompagnement et accessibilité




Avant de lister quelques éléments d'accessibilité pour les personnes handicapées, voici un interview réalisé par la radio "PlusFM" en mars 2009, histoire de se rendre compte des difficultés quotidiennes que peut rencontrer une personne en fauteuil roulant...

Faire ses courses, le plein de la voiture, ou aller à la mairie : le parcours du combattant, quand on est en fauteuil. Durant une matinée, "PlusFM" a suivi Franck Jauneau (président du CDH 41), paraplégique, dans ses activités quotidiennes.
10h30 : Franck s'apprête à partir de chez lui, à Saint-Bohaire. Une maison de plain-pied, évidemment, qu'il a tout de même fallu aménager. "Le parc locatif à destination des personnes handicapées est très limité", explique Franck Jauneau. La salle de bains a par exemple été rendue accessible. "En revanche, les toilettes sont trop étroites. Je suis obligé de laisser le fauteuil à l'extérieur".
Franck a aussi fait installer une terrasse en bois, d'où serpente un circuit spécialement conçu pour son fauteuil. En sortant de chez lui, cinq bonnes minutes lui sont nécessaires pour accéder à sa voiture, pourtant garée au pied de la maison. 

10h40 : Première épreuve pour Franck : se hisser dans sa voiture, à la force des bras. Puis, du siège conducteur, il rentre son fauteuil à l'arrière du véhicule. Une vraie gymnastique, qui demande une certaine dose d'épinards dans les biceps ! Certes, les voitures adaptées aux personnes handicapées existent, "mais l'appareillage peut coûter jusqu'à 60 000 euros!" précise Franck. 
Direction la pompe à essence, pour la première étape de la matinée.

11h00 : Pour faire le plein, Franck doit garer sa voiture presque au milieu des deux pompes. "J'ai de la chance, mon réservoir est côté chauffeur, mais il me faut tout de même un mètre à côté du véhicule pour pouvoir manoeuver avec le fauteuil. " Pour descendre de voiture, là encore, la manoeuvre est délicate : "on descend le fauteuil, puis on saute dedans ! " résume Franck. Autant dire qu'il vaut mieux avoir serré le frein du fauteuil, et savoir viser ! Au moment de payer, pas le choix pour Franck : direction la cabine de l'employé. "Sur les pompes à carte bancaire, la machine est trop haute. Il nous faut de l'aide pour faire le code."

11h20 : Nous voilà arrivés sur le parking du mail Saint-Jean, à Blois. Quatre places reservées aux handicapés nous y attendent, mais là encore, nouveau problème : "nous ne pouvons pas accéder au passage piéton. Avec l'abribus et le réverbère, il n'y a pas assez de place pour le fauteuil sur le trottoir."
La traversée se fera donc au milieu de la chaussée, sur un axe pourtant très fréquenté. Direction le centre-ville piétonnier, pour quelques courses.

11h30 : "Dans cette rue, tous les magasins ont une marche d'au moins cinq centimètres. Résultat : je n'y vais jamais, à moins d'être accompagné d'une ou deux personnes." Effectivement, le coiffeur, tout comme le restaurant ou l'agence immobilière : autant de commerces inaccessibles aux personnes en fauteuil. Mais aujourd'hui, Franck recherche un mélange pour rhum arrangé. Nous rentrons donc dans une boutique de thés/épices. 
Ici aussi, une petite marche à l'entrée, mais elle ne fait que deux centimètres. Pas un problème pour Franck, mais un obstacle infranchissable pour tous les handicapés circulant en fauteuil électrique. 
A la caisse du magasin, une petite tablette permet à Franck de faire un chèque, ou d'y composer son code de carte bancaire. Seul souci : derrière leur comptoir bien chargé, les commerçants n'ont pas vu Franck...qui s'est donc vu "sucrer" sa place. "Pas grave!"dit-il en souriant. Certes, mais à la longue, ça peut devenir énervant...

11h45 : Suite de la balade dans Blois, avec encore d'autres incohérences, comme ce photographe qui a bien installé une rampe d'accès...sauf qu'elle est précédée d'une marche ! En revanche, d'autres commerçants ont fait l'effort d'installer des rampes d'accès, parfois même jusqu'à l'intérieur de la boutique, quand elle est sur plusieurs niveaux. 
La pluie, qui nous avait accordé un répit jusque là, se remet à tomber. Et pour Franck, pas question de parapluie. "On ne peut pas le tenir et avancer en même temps", explique-t-il. "Alors on prend un bon manteau !"

11h50 : Ca commence à grimper dans les rues de Blois. La respiration se fait haletante. "Ici, ça reste possible de circuler pour moi, parce que je fais du sport, j'ai une bonne condition physique. Mais pour des personnes âgées, ou plus faibles, ça n'est même la peine d'y penser !" 
Nous voici près d'un distributeur, dont la hauteur, réglementée, est pensée en fonction des personnes handicapées. Mais là, nouvelle incohérence : "comme l'écran est légèrement incliné, on ne voit rien à ce que l'on fait !"

12h00 : Retour sur le quai Saint-Jean, et direction l'hôtel de ville de Blois, pour la dernière étape de la matinée. Ici, le problème vient des pavés de la cour. "Ca bouge dans tous les sens, ça n'est pas confortable du tout ! Mais ici le goudronnage n'est pas possible, c'est une zone classée."
Du côté de l'entrée administrative, en revanche, rien à redire pour Franck. Mais pour l'hôtel de ville en lui-même, c'est autre chose : "Comme il y a des marches à l'entrée, le seul accès possible pour nous se fait sur le côté , par la salle du conseil municipal. Sauf que pour ça, il faut demander à l'intérieur." Et donc grimper les cinq marches...

13h00 : Fin du marathon pour Franck. Et après l'effort, le réconfort : direction l'AAJ Blois, pour une petite partie de tennis. Car Franck, président du Comité départemental handisport, est un sportif averti. En plus du tennis, il s'essaye régulièrement au quad ou au basket entre amis. Pour la petite balle jaune, il a changé de fauteuil. "Celui-ci est beaucoup plus large, les roues sont penchées sur les côtés. Autre différence : les roues à l'avant et à l'arrière, qui nous évitent de tomber." Et à part ça, ça ne surprend pas trop, Franck,  quand vous expliquez que vous faites du tennis? "Oh non, ça, c'était plus quand je faisais de l'ULM ! "

Stationnement

« La bande d'accès latérale prévue à côté des places de stationnement automobile pour les personnes handicapées doit avoir une largeur d'au moins 0,80 mètres sans que la largeur totale de l'emplacement puisse être inférieure à 3m 30. Les emplacements réservés sont signalés ».
(Arrêté du 30 mai 1994, article 4.)


Les ressauts et seuils

« Lorsque les ressauts ne peuvent être évités, ils doivent comporter des bords arrondis ou être munis de chanfreins. Leur hauteur maximale est de 2 centimètres ; toutefois, leur hauteur peut atteindre 4 cm lorsqu'il sont aménagés en chanfrein à un pour trois.
La distance minimale entre deux ressauts est de 2, 50m.
Les pentes comportant des ressauts successifs, dits dos d'ânes, sont interdites. »
(Arrêté du 30 mai 1994.)

« On évitera chaque fois que possible les ressauts. Toutefois en l'absence d'autres repères un seuil de 2 cm peut être utile à la personne aveugle à l’endroit des bateaux de trottoir ou pour la prévenir d'un danger. »
(Circulaire nº 94-55 du 7 juillet 1994)

Les pentes et les rampes

« Lorsqu'une pente ne peut être évitée pour franchir une dénivellation, elle doit être inférieure à 5 %. Lorsqu'elle dépasse 4 %, un palier de repos est nécessaire tous les 10 m. En cas d'impossibilité technique d'utiliser les pentes inférieures à 5 %, les pentes suivantes sont tolérées exceptionnellement :
- moins 8 % sur une longueur inférieure à 2 m,
- moins 12 % sur une longueur inférieure 0,50 m ».
(Arrêté des 31 mai 1994, article 2).

« La protection, par un garde-corps des ruptures de niveau supérieur à 40 cm est particulièrement importante pour des personnes circulant en fauteuil roulant et pour les personnes ayant des déficiences visuelles.
Une main courante ou garde-corps préhensible disposé de part et d'autre du cheminement constitue une aide précieuse à la locomotion....
L'installation de mains courantes supplémentaires à une hauteur intermédiaire permettra leur utilisation par des enfants et des personnes de petite taille.
Il est également utile de prévoir une bordure de quelques centimètres de hauteur le long d'un cheminement en pente afin de permettre le guidage des roues des fauteuils roulants ».
(Circulaire nº 94-55 du 7 juillet 1994).


Les dévers

« Lorsqu'un dévers ne peut être évité le long du cheminement courant, il doit être inférieur à 2 % ».
(Arrêté du 31 mai 1994).


Palier de repos

« Un palier de repos est nécessaire devant toutes les portes, hors de leur débattement, en haut et en bas de chaque plan incliné, et à l'intérieur de chaque sas ».
(Code de la construction et de l'habitation).
 

« Les paliers de repos doivent être horizontaux. La longueur minimale des paliers de repos est de 1,40 m hors débattement de portes éventuelles ».
(Arrêté du 31 mai 1994).


Portes d'entrée

« La largeur minimale des portes et de 1,40 m lorsqu'elles desservent un local pouvant recevoir plus de 100 personnes. L'un des vantaux a une largeur minimale de 0,80 m. La largeur minimum des portes qui desservent des locaux pouvant recevoir moins de 100 personnes est de 0,90 m. Toutefois lorsqu'une porte ne dessert qu'un local d'une surface inférieure à 30 m², la largeur de porte minimale est de 0,80 m ».
(Arrêté du 21 mai 1994).



Les sas d'entrée

Lorsque le sas est muni de portes battantes, il faut que la surface intérieure soit celle d'un palier de repos, soit 1,40 m hors débattement de portes.
Lorsque le sas est muni de portes coulissantes automatiques, la distance entre les portes sera de 1,80 m, afin de contenir une personne en fauteuil roulant accompagnée d'une tierce personne.


Largeur du cheminement

« La largeur minimum du cheminement doit être de 1,40 m. Elle peut toutefois être réduite à un 1,20 m lorsqu'il n'y a aucun mur de part et d'autre du cheminement ».
(Arrêté du 31 mai 1994).


« Une largeur de 1,60 m est recommandée, surtout sur les cheminements fréquentés. Pour les trottoirs des largeurs plus importantes (2,50 m) sont souhaitables ».
(Circulaire nº 94-55 du 7 juillet 1994).

Recommandations :
Un chemin de guidage, par bande rugueuse, au sol ou mural, devrait être mis en place, dans tous les cheminements principaux (entrée, aire de pratique, vestiaire, sanitaires etc...) pour l'accessibilité des personnes mal ou non-voyantes.



Aire de retournement

Ces aires permettent à une personne en fauteuil roulant d'effectuer une rotation complète.
Un cercle d'un diamètre de 1,50 m doit être maintenu devant le débattement des portes et dans tout autre endroit, afin d'améliorer le confort d'utilisation des équipements.


Ascenseurs

« Un ascenseur est obligatoire :
- si l'établissement où l'installation peut recevoir 50 personnes en sous-sol ou en étage;
- si l'établissement où l'installation reçoit moins de 50 personnes, lorsque certaines prestations ne peuvent être offertes au rez-de-chaussée. Le seuil de 50 personnes est porté à 100 personnes pour les établissements d'enseignement ».
(Code de la construction et de l'habitation).

Un ascenseur praticable par des personnes à mobilité réduite doit avoir une porte d'entrée d'une largeur « hommes » de passage minimum de 0,80 m. Les dimensions intérieures entre revêtements intérieurs de la cabine doivent être au minimum de 1,00 m (parallèlement à la porte) x 1,30 m (perpendiculairement à la porte). Les commandes de l'appareil situées sur le côté de la cabine doivent être à une hauteur maximale de 1,30 m. La précision d'arrêt de la cabine doit être de 2 cm au maximum.
Lorsque l'ascenseur comporte plusieurs faces de service, les dimensions maximales 1,00 m (parallèlement à la porte) x 1,30 m (perpendiculairement à la porte) sont obligatoires face à chacune des portes.
(Arrêté du 31 mai 1994 : article 3)

Escaliers

« Lorsqu'il n'y a pas d'ascenseur praticable pour accéder aux étages ou aux sous-sols, un escalier au moins doit être conforme aux prescriptions suivantes : la largeur minimale de l'escalier est de 1,20 m s'il ne comporte aucun mur de chaque côté, de 1,30 m s'il comporte un mur d'un seul côté, de 1,40 m s'il est entre deux murs. La hauteur maximale des marches est de 16 cm ; la largeur minimum du giron est de 28 cm...
Tout escalier de trois marches ou plus doit comporter une main courante préhensible de part et d'autre. Cette main courante dépasse les premières et dernières marches de chaque volée. Les nez de marches doivent être bien visibles ».
(Arrêté du 31 mai 1994).


Les toilettes
« Chaque niveau accessible, lorsque des cabinets d'aisances y sont prévus pour le public, doit comporter au moins un cabinet d'aisances aménagé pour les personnes handicapées circulant en fauteuil roulant. Les cabinets d'aisances aménagés doivent être installés au même emplacement que les autres cabinets d'aisances lorsque ceux-ci sont regroupés.... »
(Code de la construction et de l'habitation).

« L'espace d'accès prévu dans le cabinet d'aisances aménagé a pour dimensions minimales, hors tout obstacle et hors débattement de porte : 0,80 m x 1,30 m.
La hauteur de la cuvette, lunette abattante éventuelle comprise, est située entre 0,46 m et 0,50 m.
La barre d'appui doit comporter une partie horizontale située à côté de la cuvette 0,70 m et 0,80 m de hauteur.
La commande de chasse d'eau doit pouvoir être atteinte par une personne handicapée et être facile à manoeuvrer par une personne ayant des difficultés de préhension ».
(Arrêté du 31 mai 1994).

« La hauteur à prendre en compte pour l'accessibilité du lavabo est la hauteur maximale de 0,70 m pour le bord inférieur.
Le bas des miroirs accessibles doit se situer à une hauteur maximale de 1,05 m si les miroirs ne sont pas inclinables. Les aménagements autres, tels que porte-savons, séchoirs, etc..., et la commande de chasse d'eau, devront être situés à une hauteur maximale de 1,30 m.... ».
(Circulaire nº 94-55 du 7 juillet 1994).


Conseils :
Il est préférable que le lavabo et la cuvette soient suspendus de manière à éviter tout obstacle pour les palettes. Placer la cuvette à la hauteur minimum de 0,46 m, lunette abattante comprise, facilite l'utilisation pour les personnes de petite taille, les enfants ainsi que l'appui au sol.
La porte doit s'ouvrir vers l'extérieur ou être coulissante. La largeur est de 0,80 m au minimum.



La douche

Plusieurs aménagements seront nécessaires afin de rendre une douche accessible :

- installer un siphon de sol ou un bac encastré,
- espace d'accès latéral de 0,80 m x 1,30 m,
- une barre d'appui à 0,85 m de hauteur,
- un siège escamotable 0,50 m de hauteur.


Les tribunes

Installations existantes :
Dans la majorité des cas les places réservées aux personnes handicapées sont situées en bordure de pelouse ou de terrain, ce qui peut entraîner une gêne mutuelle avec les joueurs, service d'ordre, photographes etc... De plus, il peut y avoir des risques d'accidents (ballon ou objets lancés des tribunes pour la parenthèse). Enfin la visibilité au niveau du sol n'est pas excellente.
Si aucune autre solution ne peut être trouvée, les places réservées seront situées du côté de la ligne de touche, elles seront couvertes et des places assises seront prévues pour les accompagnateurs.

Installations neuves :
Il est préférable de réserver aux personnes handicapées des places, en nombre suffisant, en bordure de circulation de distribution, au coeur des tribunes, afin qu'elles puissent profiter de l'ambiance et du spectacle.

Ne pas oublier les places assises pour les personnes valides pouvant les accompagner. Ces places réservées devront être réparties dans toutes les catégories de places.

Conseil :
Le bar, les boutiques, etc... doivent être accessibles aux personnes handicapées.



Sécurité incendie

Dispositions générales de sécurité incendie :
articles GN 8 et AS 4.

Sas coupe-feu :
les règles de sécurité incendie imposent un sas coupe-feu séparé des parkings et sous-sol, des cages d'escaliers et d'ascenseurs, les portes s'ouvrant vers l'intérieur. La longueur du palier doit être de 1,40 m hors débattement de portes.

Ascenseur :
« Les gaines des ascenseurs sont protégées suivant les dispositions des articles CO 53 ou CO 54 »
« L'accès aux ascenseurs à chaque niveau s'effectue au travers d'un local d'attente servant de refuge »
(Arrêté du 25 juin 1980, article AS 4 paragraphes 1).


Conseils :

Il est recommandé de prévoir un palier dans lequel un cercle de 1,50 m diamètre puisse être inscrit, ceci afin de permettre une rotation facile en fauteuil roulant.
Prévoir une zone où les places seront équipées d'un système auditif par boucle magnétique, pour les personnes sourdes ou malentendantes.

 

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